Dossier bad n°11

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Planifier pour le badminton : construire le chemin de la performance

La planification, un gros mot parfois, une utopie juvénile souvent. Les problématiques particulières et complexes liées à l’acte de planification pour le badminton ne doivent pas entamer notre détermination à construire la progression de nos joueurs. Au contraire, elles devraient nous pousser à questionner les manières de planifier dans les autres sports, à nous remettre en question et à innover pour répondre aux besoins particuliers des joueurs de badminton. Comment s’adapter aux calendriers surchargés des joueurs de badminton tout en les faisant progresser ? Comment adapter la planification aux imprévus ? Et tout simplement, comment organiser dans le temps à court et moyen terme les contenus d’entraînement pour faire progresser les joueurs ? Autant de questions qui méritent mieux que de botter en touche… Malheureusement, l’acte de planification se résume encore trop souvent à poser les compétitions sur un calendrier. S’il s’agit de la première étape de planification et qu’elle est parfois plus complexe qu’il n’y parait, elle est très loin d’être suffisante.

 

Programmer/planifier un cycle pour un joueur badminton :

 

Micro-cycle, macro-cycle, méso-cycle…Autant de mots qui complexifient une planification et font de celle-ci une véritable « bouillabaisse intellectuelle » (F. Aubert). Le terme de cycle et sa modestie nous suffit amplement. Il définit une période que l’on se donne pour se concentrer sur quelques objectifs. Il est donc indispensable de définir conjointement avec le joueur des objectifs à atteindre sur les plans :
Lorsque l’analyse ci-dessus a été faite, il vous faut déterminer des objectifs pour votre séance. Ceux-ci se basent sur :

 

  • Energétiques.
  • Structurels.
  • Posturaux.
  • Emotionnels.
  • Attentionnels.
  • Tactico-techniques : décisionnels, informationnels, motricité.
  • Hygiène de vie…

 

Sans oublier bien sûr les objectifs de résultat. Pour autant, se fixer des objectifs de résultat sans aborder les moyens à mettre en œuvre pour les atteindre risque, au final, d’être une expérience bien décevante et frustrante…

Cette liste ci-dessus est exhaustive. A chacun ses besoins et tous ne peuvent être menés de front sur une même séance ou un même cycle ! Une fois les objectifs fixés, il vous faut tracer le chemin pour les atteindre. Chacune de vos séances et de vos cycles seront un pavé de plus placé sur la route qui conduit à l’atteinte de vos objectifs. Chaque cycle ne doit pas avoir plus de 3 objectifs dominants afin d’avoir un réel impact sur ceux-ci. Contrairement aux objectifs de séance, ceux-ci peuvent être en opposition car lors d’un cycle, il sera possible de programmer des intervalles de temps suffisant pour les développer simultanément.

 

Exemple : Il est possible dans un même cycle de combiner un développement de la souplesse (élasticité) avec un travail traumatisant (qui engendre des courbatures) comme le travail excentrique. Ce qui est déconseillé dans la plupart des cas dans une même séance.

 

La durée de vos cycles dépend :

  • De la nature des objectifs fixés.
  • De l’écart entre les capacités du joueur au début du cycle et les capacités à atteindre en fin de cycle.
  • De l’expertise du joueur dans les contenus que vous allez lui proposer (plus l’expertise est importante, plus la marge de progression est faible).
  • Des échéances à court, moyen et long terme.

 

Planifier une saison pour un joueur de badminton

Vous l’avez compris, le cycle se situe entre la programmation et la planification. A cette échelle, il est encore possible de programmer avec une certaine précision, d’anticiper les adaptations que vont provoquer vos sollicitations, de prévoir une petite marge de manœuvre pour s’adapter à l’imprévisible et rester cohérent avec vos objectifs. A l’échelle de la saison, il faut bien l’avouer, notre pouvoir de prédictibilité est très réduit. L’omniscience nous faisant défaut, il va nous falloir tabler pour un principe indispensable en planification : la construction sur le long terme. Hors, celle-ci n’a d’intérêt que si l’on met en place des moyens pour se remettre en question de manière permanente et avec objectivité.

 

La mise en place d’une quantification d’autocorrection nous semble être une manière redoutable de remise en question synonyme d’une progression perpétuelle et d’une précision sans cesse accrue dans la planification. Il ne s’agit ni plus ni moins que de savoir ce que l’on a fait et d’en évaluer l’impact sur la forme, la santé et la performance des joueurs afin d’y apporter des ajustements intelligents.

 

Conclusion

L’entraînement n’est-il pas le temps où l’on propose des contenus visant à provoquer des adaptations chez les joueurs afin de les rendre meilleurs ? Si tel est le cas, n’est-il pas indispensable de connaitre les effets attendus de ces contenus d’entraînements et d’évaluer leurs effets réels sur les joueurs ? C’est cela même l’individualisation. Dans ce postulat, la planification en badminton se pose comme une activité ondulatoire face aux problématiques conjointes de progression et de performance sur les compétitions, et comme une activité adaptative de par la perpétuelle remise en question des connaissances face aux expériences analysées. Rappelons néanmoins que les connaissances sont indispensables pour assurer la cohérence, de la mise en œuvre à l’interprétation. Enfin, se pose la question de planifier la carrière d’un joueur… Est-ce possible ? Est-ce pertinent ? Si le terme de planification est un peu prétentieux à ce niveau d’action, celui de chemins à emprunter est plus adapté. Les chemins de développement des différentes qualités se construisent et n’ont de sens que s’ils ont des objectifs comme points de mire. Chaque qualité, selon les objectifs et les individus doit emprunter un chemin particulier et adapté avec un point de départ cohérent vis-à-vis de la direction que l’on veut donner à notre travail.

Bon entraînement intelligent à tous !

 

Maxime Michel
DESJEPS Badminton
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Philippe Michel
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Dossier bad n 10

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Programmer une séance de badminton

La planification, dans le monde du badminton, est largement débattue, critiquée voir reniée. Pourtant, les sports à dominante énergétique et structurelle ne font surtout pas l’impasse sur la planification. Nous nous passerons de démontrer que ces disciplines obligent à optimiser au maximum cet aspect. Mais pourquoi le badminton fait-il le choix de s’en passer ? Certes, le badminton n’est pas un sport à dominante énergétique et structurelle. Si les dimensions techniques, tactiques et psychologiques/mentales ont des parts très importantes dans la performance en badminton, faut-il pour autant négliger les dimensions énergétique et structurelle. Alors, n’est-il pas dommage de se passer de cette optimisation qu’apporterait un effort de planification ?

 

Savoir où l’on va

 

La programmation d’une séance fait partie intégrante de la planification. Elle est un pavé savamment placé sur le chemin qui mène à la finalité déterminée conjointement avec le joueur. Autrement dit, il n’est pas possible de programmer une séance intelligemment si l’on n’a pas déterminé au préalable où l’on va. Qui entreprend et part en voyage sans connaitre sa destination ? Qui commence à construire sa maison sans avoir une idée de son état final ?

 

Savoir ce que l’on fait

 

C’est, il me semble, l’exigence préalable incontournable à la programmation d’un entraînement. Pour cela, il faut être à même d’identifier les charges physiques d’un entraînement. Les charges mentales et émotionnelles sont également à prendre en compte mais nous n’en parlerons pas ici. Les charges physiques regroupent :

 

    • Les charges énergétiques : elles sont liées aux filières énergétiques.
    • Les charges structurelles : elles sont liées aux différentes structures de l’organisme (muscles, tendons, fascias…)

 

L’enjeu est donc d’être capable d’analyser les charges physiques d’un entraînement, d’un match et d’une compétition. L’exercice n’est pas si simple et demande un certain nombre de connaissances et beaucoup de pratique.

 

Déterminer des objectifs pour sa séance

 

Lorsque l’analyse ci-dessus a été faite, il vous faut déterminer des objectifs pour votre séance. Ceux-ci se basent sur :

 

  • Les charges des séances précédentes.
  • Les réponses des joueurs face aux séances précédentes (fatigue, courbatures, succès/échec…)
  • Les charges des séances suivantes pour être dans une logique construite.
  • Les objectifs du cycle.
  • Les échéances à court terme.
  • Les objectifs de la saison et de la carrière, c’est-à-dire les objectifs à long et très long terme.

 

Les objectifs de votre séance ne doivent pas être trop nombreux. Nous vous en conseillons trois au grand maximum. Avec 3 objectifs, il est déjà difficile que ceux-ci ne s’opposent pas malgré une organisation intelligente. Au-delà, vous aurez dans la quasi-totalité des cas des objectifs en opposition physiologique ce qui les « annulera » en quelque sorte.

 

Un exemple : le travail de Force maximale (indispensable au joueur de badminton, et tout à fait réalisable sans avoir une salle de musculation à disposition) couplé avec un travail à dominante aérobie au cours d’une même séance verra ces deux qualités limitées dans leur développement.

 

En revanche, certaines formes de travail concernant différentes qualités, lorsqu’on les couple dans une même séance et parfois dans un même exercice se sublimeront les unes les autres. On entrevoit alors un entraînement de très haute qualité, intelligent et bienveillant.

 

Un exemple : la proprioception couplée directement avec un travail de vivacité et/ou de pliométrie permet un pré-recrutement des unités motrices.

 

Conclusion

 

L’intérêt de planifier en badminton n’est pas à débattre ; s’il y a débat, il réside dans la manière de planifier. Comme il ne serait pas pertinent de faire une planification type pour le badminton, il devient fondamental de construire des planifications adaptées aux contextes particuliers de chaque structure d’entraînement et aux problématiques individuelles pour assurer cohérence et efficacité. La programmation qui se situe, vous l’avez compris, à une plus petite échelle, ne peut se passer d’une planification. Programmer sa séance ou sa semaine sans planifier la suite n’a aucun sens. Pourtant, la programmation de séance est bien moins sujette à la critique. Cela étant dit, nous pensons avoir montré ici les différences fondamentales entre programmer sa séance et préparer sa séance…

 

Bon entraînement intelligent à tous !

 

Maxime Michel
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4 exercices pour travailler sa défense double

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4 exercices pour travailler sa défense de double

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Les disciplines de double sont très spectaculaires. On les assimile très rapidement à la puissance

de smash, à l’explosivité ou bien à la vitesse. En revanche, nous parlons très peu de la qualité des défenses des joueurs, aussi bien chez les hommes que chez les femmes.

Lors de ma carrière, j’ai très souvent entendu que l’attaque après les 3 premiers coups était la chose la plus importante en double ; de mon point de vu, c’est à la fois vrai et faux.
Vrai, parce que la majorité des points sont gagnés en phase d’attaque.
Faux, car sans défense, vous avez toutes les chances de perdre votre match.

Nous avons tendance à dire et à juste titre que « ta défense ne te feras pas gagner ton match mais il te ne le fera pas perdre »

Pour ma part, j’ai pendant de longues années développé un style de jeu très défensif, basé sur la contre attaque. C’est évidemment un style de jeu risqué mais très efficace et déstabilisant si vous êtes capable d’agrandir au maximum le court !

Vous l’aurez compris, je ne suis pas de ceux qui prône de rester en attaque en permanence mais plutôt d’agrandir au maximum le court pour mieux contre-attaquer !

 

Comment travailler sa défense ? Ici, je vous donne 4 exercices de bases pour la développer.

 

  • Le mur : 

 

  • Et oui toujours et encore le mur ! vous vous dîtes que je me répète et vous n’avez pas tort mais combien d’entre nous le faisons réellement ? cet exercice est très accessible et l’on progresse rapidement. 5 min en début ou fin d’entrainement sont suffisantes dans un premier temps. Pour la petit anecdote, Candra Wijaya, ancienne star indonésienne de double, faisait 1 h de mur tous les matins avant sa séance.

 

  • Dos au mur : 

  • cet exercice à plusieurs objectifs : le premier est de travailler sa posture de défense (raquette et coude vers l’avant), le deuxième est de développer sa maniabilité de raquette. Tester le et vous vous rendrez vite compte que votre position laisse à désirer. Attention à vos raquettes !

 

  • Le 2 VS 1 ou 3 VS 1 : 

  • il existe plusieurs possibilités mais ma préférée est le 2 contre 1 avec 2 joueurs au filet. C’est pour moi celle où l’on se retrouve le plus sous pression.
    Selon votre niveau, vous pouvez demander à vos relanceurs de viser uniquement votre prise revers ou bien d’alterner coup droit et revers … à vous de choisir.
    Dans un premier temps, chercher à faire durer l’échange, il faut donc demander aux relanceurs d’être « gentils ».

 

  • Le multi-volants :

  • cet exercice est un exemple parmi tant d’autres pour la défense sous forme de multi-volants. Je le trouve très intéressant car accessible à tous (pas besoin de savoir distribuer en main haute) et il permet de travailler son relâchement qui est l’un des aspects les plus important de la défense.

 

La défense est pour moi ce qui rend les doubles spectaculaires. Je reste toujours ébahi par la qualité de défense des coréens, malaysiens, indonésiens ou encore de la jeune paire danoise Astrup / Rasmussen !

 

Je vous rappelle qu’en défense l’attitude, la posture et un geste court sont de rigueurs.

N’oubliez pas le relâchement et surtout, d’avoir confiance en votre défense ?          

Bon entraînement,

 

Laurent

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Dossier bad n°16

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 L’alimentation du joueur de badminton Santé et performance  La recherche de performance est une démarche toujours plus précise et pointue. La performance en badminton ne fait pas exception. On voit les trajectoires des volants évoluer ainsi que les choix des méthodes...

Dossier Bad n°13

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 La Force pour le joueur de badminton Pourquoi est-elle essentielle ? La force n’est pas à proprement parler LA qualité qui nous vient à l’esprit lorsque l’on parle de badminton. D’ailleurs, si l’on plaçait Monsieur et Madame tout le monde devant un match de badminton...

4 exercices pour travailler sa défense double

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4 exercices pour travailler sa défense de double Les disciplines de double sont très spectaculaires. On les assimile très rapidement à la puissance de smash, à l’explosivité ou bien à la vitesse. En revanche, nous parlons très peu de la qualité des défenses des...

Dossier Bad n°15

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Des champions à n’importe quel prix ?
La dimension de l’entraînement

Tout d’abord, il est incontestable que les résultats à l’international du badminton français ont progressé ces trois dernières années et à commencer chez les jeunes. Cela étant dit, les résultats et la progression des joueurs français vont-ils perdurer ?

« Le projet sportif de la FFBaD a positionné la performance comme l’une des composantes essentielles de son rayonnement et de sa maturité. Cette recherche de performance vise à s’inscrire dans la pérennité. »

Cette citation tirée du Projet de Performance Senior 2014/2015 de la FFBAD1 est intéressante pour ce Dossier BAD, car elle permet de faire le lien évident entre la pérennité de la performance individuelle, collective ou intergénérationnelle, et la prophylaxie, la santé psychologique et physique ou encore le bien-être global des joueurs. «La pérennité » dont il est question dans ce document doit viser, à mon sens, deux objectifs : à la fois former une « relève » de qualité au moins équivalente mais aussi augmenter la longévité de nos champions. Partant de ce postulat, il convient de s’interroger sur plusieurs points. Est-ce qu’aujourd’hui, l’intégrité physique est une composante essentielle de la performance ? Est-ce qu’actuellement, la santé physiologique, neurologique ou encore les marqueurs de la dégénérescence, ainsi que les traumatologies sont des éléments incontournables de la planification, de la programmation, de l’alimentation, des supplémentations et de la veille scientifique ? Finalement, est ce que nos champions d’aujourd’hui peuvent encore progresser et durer, et au-delà, se préparent-ils une belle vieillesse ? Ces questions paraissent plus que légitimes ! Toutes sont indissociables de connaissances et d’investigations perpétuelles dans des domaines clés que sont la préparation physique, la biologie, la neurobiologie, la nutrition, la posturologie pour ne citer qu’elles. Ce Dossier BAD traite de l’intégrité physique de nos champions. Il est le premier d’une série de Dossiers BAD sur ces thèmes. Ils sont le fruit d’investigations guidées par le questionnement des pratiques vécues, observées et partagées. L’unique leitmotiv restant implacablement la recherche de performance dans le respect de l’intégrité physique.

 

La performance est-elle dissociable de l’intégrité physique ?

Il convient de mettre les choses au clair à ce sujet. La blessure, les troubles de la posture ou encore les maladies annuelles chroniques ne sont pas une fatalité… Ces phénomènes ne sont pas non plus irréversibles ! L’équipe du projet de performance doit TOUT mettre en œuvre pour préserver l’intégrité physique des joueurs. De plus, si des prédominances génétiques peuvent effectivement faire basculer plus ou moins certains sportifs du mauvais côté, celles-ci non plus ne sont pas incontrôlables. Ces notions doivent être assimilées et toujours apparaître en toile de fond dans l’esprit d’un entraîneur. Dès lors, le respect de l’intégrité physique devient indissociable de la recherche de performance. Il faut même aller plus loin, l’accès à la performance dépend en grande partie de la préservation de l’intégrité physique. Pour s’en convaincre, il suffit de se demander si un joueur blessé est performant… ou s’il ne perd pas un temps et une énergie précieuse à récupérer de sa blessure lorsqu’il pourrait continuer son chemin vers la performance. De même, une hypercyphose thoracique par exemple (au-delà des risques de pathologies au niveau de la ceinture scapulaire), traduira une hypo-utilisation des muscles freinateurs lors du smash, ce qui aura comme conséquence la limitation de la puissance de frappe régulée par les organes tendineux de Golgi. Enfin, un joueur dont la planification et la programmation n’auront pas été pertinentes pourrait voir son niveau de performance stagné voir régressé. Pire, il pourrait être en proie aux surmenages voir au surentrainement. Il deviendrait une cible facile pour toutes sortes de maladies, son système immunitaire étant moins performant… Nous voyons grâce à ces exemples que la méconnaissance ou l’indifférence face à des problèmes touchant l’intégrité physique du joueur débouche sur une réduction de la performance. Il est donc indispensable de se soucier à chaque instant de l’intégrité physique des joueurs. En effet, préserver l’intégrité physique, c’est se positionner de manière éthique. Si l’on peut légitimement s’interroger sur la question de l’éthique dans le sport, rien n’empêche un entraîneur de rester le gardien de la sienne. Enfin, si l’on sort de la performance individuelle, est-il besoin de rappeler qu’un sportif blessé et usé aura du mal à tirer les jeunes vers le haut, bref à assurer une certaine « pérennité » de sa performance ainsi que de celle des futures générations.

 

Est-ce qu’aujourd’hui, l’intégrité physique est une composante essentielle de la performance ?

La notion d’intégrité physique étant très vaste, le choix a été fait de réaliser une analyse sporadique qui ne sera pas pour autant dans l’incapacité de mettre en lumières certains phénomènes.

Pour répondre à cette question, il faut analyser plusieurs dimensions de la performance et se demander si à l’heure actuelle, elles sont traitées de manière à préserver l’intégrité physique des joueurs.

La dimension de l’entraînement :

L’intégrité physique de nos champions est-elle au cœur des problématiques d’entraînement et de recherche de performance ? Quiconque ayant observé nos champions en salle de musculation est spontanément en proie à cette question. Malheureusement, peu ont cette chance. C’est pourquoi il convient de présenter ici des données issues de 6 années d’expérience puis de 3 années d’observations et d’échanges. Voici le programme/séance de musculation de nos champions durant ces 9 dernières années :

  • Pas d’échauffement ou 5min de vélo ou 5min de rameur.
  • 6*10 répétitions en développé couché entre 40kg et 60kg.
  • 6*10 répétitions en développé incliné debout avec sauts (20 à 30kg).
  • 6*10 répétitions en extension de bras (triceps : 20 à 30kg).
  • 6*10 répétitions en curls (biceps : 20 à 30kg).
  • 6* « jusqu’à ce que ça brûle » en flexion du poignet avec barre sur les genoux (20 à 30kg).
  • 6*10 répétitions en quart/demi squat (60 à 100kg environ).
  • 6*20 rebonds pliométriques avec barre sur les épaules (20 à 30kg)
  • Cette séance est dispensée lorsqu’il n’y a pas de compétition dans la semaine. Lorsqu’il y a une compétition, la séance est la même bien que le nombre de séries soit réduit à 4 pour chaque exercice.

Cette méthode d’entraînement ne préserve évidemment pas l’intégrité physique de nos champions pour plusieurs raisons.

Lesquelles ?

  •  
    • Pas de mise en tension des capsules articulaires ni de travail de la mobilité articulaire en début de séance.
    • Les joueurs travaillent toute la saison sur le même « registre » à savoir une hypertrophie à mi-chemin entre l’hypertrophie fonctionnelle et l’hypertrophie traditionnelle. Si ce mode pourrait éventuellement être intéressant dans certains cas (début en musculation, reprise, problématiques morphologiques…), nul n’ignore l’importance de l’explosivité en badminton par rapport à la prise de masse sèche… !
    • Les deux premiers exercices ciblent les pectoraux et les deltoïdes antérieurs pour zéro ciblant les muscles du haut du dos (rhomboïdes, trapèzes inférieur, moyen, supérieur, grands ronds, deltoïdes postérieurs…). Cette erreur peut provoquer une hypercyphose thoracique, un enroulement des épaules et une bascule avant de l’épaule2 (voir Dossier BAD n°3 Pompes et badminton : arrêtez le massacre, Dossier BAD n°4 Comment le joueur de badminton smashe-t-il ?). Les conséquences à court, moyen et long termes peuvent être des pathologies au niveau de la ceinture scapulaire et vertébral, de l’arthrose précoce, une perte de mobilité et une limitation de la progression du niveau de performance.
    • Au-delà du fait que les squats sont réalisés sans la moindre connaissance technique ni correction, les ischios-jambiers ne sont pas travaillés en complément ce qui peut entraîner un déséquilibre de forces sur l’articulation du genou entraînant des risques de blessures graves (entorses, ruptures de ligaments, tendinopathies…).
      La charge sur les épaules ajoute des traumatismes aux rebonds pliométriques sur la colonne vertébrale (avec des positions imparfaites) ainsi que sur l’articulation du genou et le tendon d’Achille. Le nombre de répétitions trop élevé lèse ces structures d’autant plus qu’une progression cohérente et construite n’a pas été planifiée pour que celle-ci soit en mesure de subir ces exercices en espérant un quelconque gain sur la performance.

Néanmoins, l’époque de cette séance est quasi révolue. Depuis quelques mois, celle-ci a fait place au circuit training. Les filles font par exemple des pompes sautées, c’est-à-dire de la pliométrie sur les membres supérieurs pendant 30 secondes (mains sur un tapis). Le travail de pliométrie exige des pré-requis d’autant plus durs à avoir sur les membres supérieurs, qui plus est chez des joueuses. Les traumatismes de cette pratique sont énormes et il s’ajoute l’absence d’un travail de même type sur les antagonistes. Les abdominaux quant à eux sont travaillés en raccourcissement avec le bassin en total rétroversion provoquant une hyperpression abdominale (voir Dossier BAD n°6 et n°9 sur les abdominaux) et des forces de pression sur les disques intervertébraux (risques d’hernies discales). De plus, différents exercices « globaux » sont proposés sans tenir compte de l’équilibre indispensable entre les différentes chaînes antérieures, postérieures, des bras, croisées ou en spirales. Alors que l’équilibre des chaînes a une importance prophylactique et rappelons-le : la performance sur des mouvements globaux (comme ceux que produit un joueur de badminton) est fonction de l’écart entre les chaînes fortes et les chaînes faibles « antagonistes ». Certains exercices balistiques en rotation proposés semblent intéressants et poussent à l’investigation. Mais le non-respect de la règle de l’équilibre des chaînes en annihile les espoirs de gains significatifs.

Dans ce Dossier BAD, la planification aurait pu être abordée si une preuve de son existence durant ces 9 dernières années avait été fournie ou n’aurait ne serait-ce que transparue dans une logique construite et cohérente de programmation hebdomadaire des entraînements. C’est pourtant un élément reconnu depuis de nombreuses années par les professionnels de l’entraînement comme étant indispensable et essentiel dans la recherche et la « pérennité » de la performance.

 

Conclusion

Le respect de l’intégrité physique fait partie intégrante de la recherche de performance. La dimension de l’entraînement et en particulier des entraînements en lien fort avec la préparation physique ont été brièvement illustrés ci-dessus. Un florilège d’exemples de méthodologie de l’entraînement sur des multi-volants, des temps de travail en attaque-défense, 2 contre 1 fixés sans justification et objectif répondant à une réelle réflexion logique basée sur des connaissances actualisées, aurait pu être exposé ici. Pourquoi l’entraînement du joueur de badminton fait-il toujours l’économie d’un apport de connaissances en dépit des gains incroyables et manifestent vers lesquels d’autres sports se ruent ? Ne serait-il pas temps qu’un regard éclairé sur la préparation physique soit enfin dispensé par de vrais professionnels de la préparation physique en relation étroite avec l’entraineur pour une recherche de la performance dans le respect de l’intégrité physique ?

Bon entraînement intelligent à tous !

1 Mis en ligne sur le site à la mi-2015 pour un positionnement sur les Olympiades 2012/2016 et 2017/2020.

2 Tous les joueurs de simple de l’INSEP ont plus ou moins l’un de ces troubles de la posture.

 

Maxime Michel
DESJEPS Badminton
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Dossier Bad n°14

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La communication entraîneur-joueur lors d’une compétition de badminton : vers un nouvel état d’esprit 

Le sujet de ce Dossier BAD, relatif à la psychologie ergonomique dans le domaine du sport, peut surprendre lorsqu’on le compare aux autres thèmes qui ont été traités jusqu’alors. Il s’agit ici d’un sujet que j’ai investigué lors de mon parcours STAPS et de mon Master Sport, Expertise et Performance de Haut-Niveau, puis que j’ai revisité dernièrement pour mener à bien ce Dossier BAD.

La communication est un outil crucial en sport et notamment en badminton. Pourtant, la manière de communiquer au briefing, au cours du coaching et au débriefing repose sur peu de connaissances, et rares sont les dyades (joueur-entraîneur) ayant co-construit leur communication. En effet, les habiletés en matière de communication, par exemple l’aptitude à gérer les conflits, vont peut-être de soi pour les entraîneurs et les joueurs, mais il est indéniable que ces processus sont essentiels au succès de n’importe quelle relation entraîneur-joueur. Communiquer au coaching notamment, va au-delà de transmettre des informations avec éloquence et d’une manière organisée. Les données reçues ne sont pas forcément des données reçues se traduisant ensuite par des actes (Cox, 2012). Coacher va bien au-delà de remédier à des techniques ou à des intentions tactiques. Les interventions basées sur des preuves empiriques sont absolument nécessaires (Jowett, Lavallée, 2008). L’expertise en matière de communication est aussi importante pour le succès d’une relation entraîneur-joueur et le bien-être des protagonistes que le savoir-faire technique et les connaissances de l’entraîneur. La communication est donc l’outil de développement de la relation entraîneur-joueur. Si l’intervention du coach en match peut aider les athlètes à donner le meilleur d’eux-mêmes, celle-ci peut parfois bloquer leurs prestations (Sordello, 2004). Le joueur et l’entraîneur cherchent à communiquer afin d’avoir un avantage par rapport à leur adversaire… Plus facile à dire qu’à faire.

La communication doit être co-construite :

L’entraîneur et le joueur lorsqu’ils communiquent, sont plus ou moins « sur la même longueur d’onde ». On parle alors de convergence. Trois types de convergences entre les cours d’actions individuelles de l’athlète et de l’entraîneur ont été identifiés (Arripe-Longueville, 2002) :

  • Une convergence immédiate observée dans les séquences où l’engagement de l’entraîneur et de l’athlète porte d’emblée sur un même élément de la situation.
  • Une convergence construite après négociation (par exemple l’analyse d’une contre-performance).
  • Une convergence illusoire caractérisée par des non-dits et un accord apparent cachant des interprétations différenciées de la situation.

L’activité du joueur consiste en une alternance entre autonomie (recherche individuelle de solutions) et coopération (recherche d’aide auprès de l’entraîneur), mais aussi par la conservation d’un espace de non-dits. La coordination entre les messages transmis de l’entraîneur et de l’athlète et leurs interprétations respectives n’est pas donnée a priori mais relève d’une co-construction. Cette coordination nécessite donc une compréhension intersubjective. L’intersubjectivité étant l’idée que les hommes sont des sujets pensants capables de prendre en considération la pensée d’autrui dans leur jugement propre. L’entraîneur devrait donc prendre en considération ce que pense l’athlète afin de fonder son propre jugement et ainsi coordonner les messages et leurs interprétations. Réciproquement, l’athlète devrait faire de même. Bien évidemment, cela ne va pas de soi, de la même manière qu’un débutant ne réalise pas d’emblée un spin sur la bande du filet. La co-construction de la communication entraîneur-joueur relève d’une expertise forgée par l’entraînement.

Quelle est l’activité de l’entraîneur ?

Au cours du coaching, l’activité de l’entraîneur consisterait à créer chez l’athlète les conditions de réceptivité, à analyser le rapport de force, à délivrer des consignes adaptées au joueur et à la situation, et à motiver le joueur (Legrain, Arripe-Longueville, 1999). De plus, dans certaines disciplines comme le badminton, le joueur n’est pas toujours dans un état propice pour communiquer efficacement (FC élevée, fatigue mentale, musculaire, contexte…). Cela peut poser un problème de réceptivité chez le joueur mais aussi d’émission de message. Le temps et l’énergie consacrés à l’attention vis-à-vis des consignes n’est pas consacré à la récupération. Cette dernière est plus efficace si le joueur se focalise dessus. L’entraîneur doit donc veiller à ce que le joueur soit en état de recevoir des messages mais aussi de bien récupérer. De plus, la communication en compétition est le plus souvent unidirectionnelle, c’est-à-dire allant de l’entraîneur vers le joueur. En effet, le joueur aurait beaucoup plus accès à la cognition de l’entraîneur que l’entraîneur n’aurait accès à celle du joueur. Cela suggère que le joueur et l’entraîneur apparaissent comme une équipe « asymétrique ». L’entraîneur donnerait d’avantage d’informations au joueur que le joueur n’en donnerait à l’entraîneur. Les feedbacks de l’entraîneur liés aux causes possibles du comportement du joueur permettent à ce dernier de mieux comprendre les raisons d’un évènement particulier et d’envisager des éléments pour y remédier. Or, comme l’ont montré Lorimer et Jowett (2010), des feedbacks précis du joueur amélioreraient probablement leur compréhension conjointe des situations. L’entraîneur devrait également tenir compte de l’état émotionnel du joueur vis-à-vis du contexte du match et de la compétition (le score, l’arbitrage, le public…) pour adapter ses interventions de manière pertinente.

Les stratégies de communication :

Les stratégies de communication joueur-joueur ont été étudiées en tennis (Lausic et al, 2009) où 50% des communications seraient émotionnelles et 25% seraient des états en fonction des actions. Ces deux types de communications seraient significatifs d’une communication efficace. En revanche, les communications focalisées sur l’exécution (par exemple : « frappe le volant plus tôt ») seraient significatives d’une communication peu efficace. D’autre part, les dyades gagnantes exprimeraient deux fois plus de messages que les dyades perdantes. Les dyades gagnantes utiliseraient plus la communication non-verbale même si celle-ci a été peu quantifiée. Les dyades gagnantes auraient également un modèle de communication plus homogène que les dyades perdantes, ce qui leur permettrait de mieux se comprendre et d’interpréter les messages. De plus, les dyades gagnantes planifieraient plus l’action future que les dyades perdantes ce qui leur permettrait notamment de mieux gérer les conditions de jeu (courant d’air, type de volant, nervosité de l’un des adversaires etc…).

Conclusion

L’expertise en communication est une habileté commune à tous les acteurs de la performance dans le domaine du sport. Mais tous n’ont pas forcément investigué ce champ de connaissances. Pourtant, cette expertise est d’autant plus importante en badminton qu’elle est autorisée en compétition et même au cours du match. S’Il apparait évident de travailler à l’entraînement la communication joueur-joueur dans une paire de double, Il devrait en être de même pour la communication entraîneur-joueur. De plus, Il n’y a pas un bon coach pour les joueurs de badminton mais un bon coach pour un joueur de badminton. L’entraîneur devrait donc s’entraîner à adapter ses manières de communiquer en fonction de ses joueurs et des situations. De même, l’expertise du joueur en matière de communication doit être travaillée aussi bien que celle de l’entraîneur. Si dans tous les domaines, le joueur doit être acteur de sa performance et de son entraînement, cela est encore plus vrai en matière de communication. Le titre de ce Dossier BAD aurait donc dû être : la communication entraîneur-joueur et joueur-entraîneur en compétition. Vous l’aurez compris, le principe fondamental reste, à mon sens, l’individualisation dans tous les domaines : coaching, préparation physique, entraînement,… d’autant plus lorsqu’on recherche la performance du joueur dans le respect de son intégrité physique et psychologique.

Bon entraînement intelligent à tous !

 

Maxime Michel
DESJEPS Badminton
Préparateur physique

Philippe Michel
Professeur Agrégé EPS

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Donner du sens à sa pratique

Donner du sens à sa pratique

Donner du sens à sa pratique !

Donner du sens à sa pratique

Beaucoup de personnes estiment que la progression n’est envisageable qu’avec un volume d’entraînement …

Si au lieu de passer des heures à suer sur le terrain, il y en avait certaines qui comptaient plus que d’autres ?
Par exemple celles où votre corps et votre esprit sont totalement imprégnés par votre activité préférée. Vous y avez déjà pensé ?

Quand j’observe nos pratiquants en club, je me rends compte que leur progression est inégale.

La pratique “jeu libre” est très largement répandue dans nos associations. Certains de nos meilleurs joueurs en sont même férus, les privilégiant à des séances encadrées par des entraîneurs diplômés.

Pourquoi ces derniers semblent-ils progresser davantage que des joueurs « s’entrainant » régulièrement ?

La plupart des joueurs sont dans l’attente de ce fameux conseil de leur coach qui  leur permettront de franchir un palier dans leur jeu.

Chacun d’entre nous à un moment, a besoin de se sentir considéré pour se surpasser. Avoir à ses côtés un entraîneur qui le regarde, lui parle, le comprend. Une personne passionnée et investie qui aura le recul suffisant pour proposer des feedback et déceler en nous, ce que nous n’aurions pas réussi à percevoir.

Nous en rêvons tous !

Notre sport fonctionne majoritairement sur des séances collectives avec des joueurs d’un niveau différents et des attentes et objectifs différents et pour la plupart d’entre-nous, trop peu de terrains pour une pratique optimale. Cerise sur le gateau un seul coach pour aider les joueurs à performer. Avec un public ayant des multitudes de niveaux, d’attentes et surtout d’objectifs différents.

Sous l’effet de groupe, beaucoup de gens se laissent guider par la succession des situations pédagogiques et trop peu cherchent à créer du lien avec leur style de pratique et les matchs auxquels ils prennent part.

Devenez votre propre coach…

Et cherchez à élaborer une méthode pour progresser efficacement et durablement.

Vous devez impérativement vous poser certaines questions :

 

  • Que voulez-vous vraiment ?

    Gagner ! Mais quand ? Aujourd’hui, Demain, Plus tard…

    Jouer ! Mais comment ? Mieux, Bien, Beau, Seul, à plusieurs…

    Transpirer ? Plus, Moins, Toujours, Jamais…

  •  Quelles situations mettre en place ? 

    Musculation, Parcours, Course, Shadow, Routines, Poste fixe, Multi-volants, 2 contre 1, Jeu à thème, Matchs, Vidéos…

    Rassurez-vous, il est possible de tirer profit de toutes les situations que vous allez entreprendre. La seule priorité, est de rester en relation avec le secteur que vous souhaitez améliorer.

    Jongler avec des situations simples, que vous pourrez répéter fréquemment et des situations plus inconfortables, vous obligeant à sortir de votre zone de confort et ainsi maintenir un niveau d’implication accrue malgré la frustration et les échecs.

 

  • Comment faire ?

    Nous focalisons notre esprit sur les situations à mettre en place pour nous amener à modifier, un geste, un enchaînement, une posture, une attitude… Mais on s’aperçoit souvent avec frustration, que notre capacité à transférer nos nouvelles habiletés entrevues lors d’entraînement n’est pas toujours synonyme de réussite dans la durée. 

    Et si à la place, vous focalisiez vos ressentis et votre attention sur le sens que vous voulez donner à vos actions. 

    Pourquoi ai-je fait cela ? A quoi cela sert-il?

Optimiser vos matchs d’entraînement

Tous les “exercices” plus ou moins contextualisés ne sont que des versions allégées de la situation que nous voulons tous gagner : le match .

Mon premier conseil pratique que vous devez par-dessus tout mettre en place est le sens du DUEL. Le badminton est un sport d’opposition ! De ce fait, vous devez toujours vous mettre dans un état d’esprit de duel… que ce soit à l’entrainement ou en compétition. Ainsi la question qui doit vous obstiner est : Comment utiliser mes qualités pour mettre en difficultés mon/mes adversaire(s).
Garder cela en tête vous rapprochera de l’essentiel, c’est-à-dire remporter chaque point mis en jeu.

 

L’essentiel est d’être dans une pratique délibérée ! La volonté est bien souvent perçue comme de l’abnégation et la combativité ne suffit pas ! Œuvrez plutôt à être volontaire et engagez-vous physiquement et mentalement. 

Auto-évaluez vous, soyez force de propositions et mettez-vous en mouvement pour être au cœur de l’action !  Enfin, le dernier temps, sera la remise en question afin de repartir de l’avant.

Prenons un exemple pour illustrer l’idée que si la technique et la tactique sont indissociables l’une de l’autre, vos intentions en situation de match sont à mettre sur le sens du jeu. 

 

Au badminton, on insiste régulièrement sur la notion de geste court. 

 Si vous êtes centré sur le « comment faire ».

Vous observerez les fondamentaux techniques du badminton :

  • L’armé se caractérisant par un coude libre et dégagé du corps dès votre mise en action pour aller au volant.
  • Une prise de raquette adaptée en fonction de votre placement sur le terrain.
  • Une fluidité dans l’utilisation de l’ensemble du bras dominant activant successivement l’épaule, le bras, le coude, l’avant-bras, le poignet et finissant par un relâché-serré des doigts sur le grip.
  • Un timing liant le déplacement et la frappe.
  • Une gestion de l’équilibre dans du déséquilibre via une fente ou un saut.

 

Toutes ses images sont des outils pour créer de la vitesse avec un minimum d’amplitude. 

L’approche technique peut être intéressante pour certains joueurs ayant une démarche de developpement de frappes multiples. Elle a le mérite de détailler un enchaînement d’actions permettant au joueur de visualiser ce qu’il doit produire. Et surtout, si le joueur est en réussite cela lui permettra de créer une incertitude différente chez l’adversaire.

 

Si vous êtes centré sur « l’utilité du geste court », et pourquoi vous devez le mettre en place ? 

Vous identifierez que le badminton est un sport où :

– la prise d’information est capitale pour avoir un temps d’avance. (Moins il y aura de gestes plus l’adversaire aura du mal à anticiper vos trajectoires).

– La gestion du retard et la capacité à contrôler les trajectoires dans des situations d’équilibre extrême s’effectue plus difficilement avec des mouvements amples qui prennent davantage de temps pour être effectués. 

– Les enchaînements de frappes dans la vitesse sont facilités car notre organisation se fait plus rapidement, ainsi le coût énergétique s’en voit réduit.

– Enfin les caractéristiques du matériel que nous utilisons (volant et raquette) nous permettent de développer suffisamment de puissance avec des gestes courts.

 

C’est en réfléchissant aux caractéristiques de notre activité et à ses logiques de zones, de trajectoires, et de rythmes que vous serez à même de faire les choix les plus judicieux. Avec comme objectif durable, une compréhension du jeu plus aiguisée afin de savoir sur chaque volant frappé ce que vous souhaitez produire chez l’adversaire.

 

A vous de jouer, et surtout amusez-vous.

A bientôt 

Valentin Garié

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