Posturologie et badminton : une réponse à vos blessures ?
La réathlétisation et la prophylaxie (prévention de futures blessures et des récidives), sont des sujets très en vogue actuellement dans les domaines de l’entraînement, de la préparation physique et de la kinésithérapie du sport. Si ces sujets étaient mieux pris en compte il y aurait sans doute moins de blessures chez les joueurs de badminton français de très haut-niveau. L’analyse des particularités posturales individuelles est un domaine parmi d’autres à investiguer pour être dans une démarche prophylactique. Cela peut permettre à la fois de prévenir des blessures mais aussi d’améliorer la performance grâce à un travail non interrompu par des blessures, ainsi que par l’intermédiaire de la reprogrammation motrice puisque l’être humain (et donc le sportif) n’est pas immuable. En effet plus de 80% des gènes sont modifiables en fonction de notre environnement social, environnemental, culturel, humain etc… Cette connaissance de la malléabilité (sans occulter les caractéristiques individuelles de chacun) nous fait réfléchir sur les méthodes d’analyse un peu trop définitives et pré-compartimentées qui induisent des exercices correctifs pré-définis. Nous analyserons un exemple de problèmes posturaux chez le joueur de badminton puis quelques moyens d’y remédier.
Et si vos blessures venaient de votre épaule ?
Rares sont les joueurs de badminton qui n’ont jamais eu mal dans le bas du dos et/ou à l’épaule à l’issu d’un tournoi bien chargé. Et si ces deux problèmes étaient liés ? En effet, comme nous l’avons déjà évoqué dans le Dossier BAD n°3 « Pompes et badminton : arrêtez le massacre », la frappe main haute en badminton entraîne une rotation interne (rotation médiale) et une bascule avant de l’épaule. Si rien n’est mis en place pour lutter contre cette source de déséquilibre, le sous-scapulaire (pour la rotation médiale), les trois grands pour la rotation médiale et l’adduction (grand rond, grand pectoral et grand dorsal), accessoirement le coraco-brachial pour la rotation médiale, le deltoïde antérieur et le biceps brachial pour l’adduction vont prendre l’ascendant sur leurs antagonistes (muscles opposant des forces contraires) moins nombreux et naturellement plus faibles. Ce déséquilibre peut entraîner une hypercyphose thoracique, elle-même accentuant la lordose lombaire ce qui peut créer des tensions dans les muscles érecteurs du rachis par exemple. Des muscles érecteurs du rachis tendus peuvent prendre le dessus sur les fléchisseurs de la hanche tel que les abdominaux par exemple qui se relâcheront. N’avez-vous pas le ventre totalement relâché, gonflé lorsque vous êtes assis ? Ainsi que le dos complètement vouté ?
Un grand dorsal fort et souple
Si les analyses posturales ont permis de faire les déductions que nous avons décrites ci-dessus et qu’elles ont également révélé une hypo-mobilité de l’omoplate lorsque les bras sont levés, cela peut venir d’une hypo-extensibilité du grand dorsal. En effet, celui-ci s’attache sur l’angle inférieur de l’omoplate limitant ainsi sa mobilité. De plus, le grand dorsal se rattache également à l’intérieur de l’humérus. S’il est hypo-extensible, celui-ci va attirer l’humérus en rotation médiale perturbant ainsi le rythme de l’articulation scapulo-humérale. Un travail axé sur l’augmentation de l’extensibilité du grand dorsal tout en améliorant son rapport raideur-compliance et sa force permettront d’améliorer à la fois l’efficacité des mouvements et de réduire le risque de blessures localement et en périphérie. Considérons tout de même que l’analyse posturale rigoureuse est prépondérante puisque le grand dorsal peut être la cause comme dans le cas que nous avons traité mais aussi l’une des conséquences. En effet, le problème peut aussi venir par exemple, d’une raideur du psoas combinée à une faiblesse du grand fessier (souvent liées à une position assise fréquente et mal gérée : les écoliers/étudiants). En définitive, le travail de prévention des blessures à l’épaule (ou provenant de l’épaule) ne se limite pas aux tirages (parfois néfastes) et aux rotations externes de l’épaule (trop souvent pratiquées en dynamiques et dans des angles traumatisants).
Conclusion
Nous avons vu que l’analyse posturale est un moyen parmi d’autres de déduire des faiblesses et des causes de blessures antérieures ou futures. Ce type d’analyse est relativement facile d’accès, peu coûteuse en temps et en énergie pour un entraîneur formé sur ce sujet (formation continue) ou collaborant avec un préparateur physique. Elle permet de cartographier les problèmes individuels et de mettre en place un protocole d’exercices correctifs. Ces corrections pourront s’opérer de manières différentes pour guider les échauffements, les retours au calme, des séances dédiées de manière individualisée et peuvent aussi permettre de donner une trame aux joueurs dans la gestion de leurs « temps perdus ». Néanmoins, si cette méthodologie est pratique, elle n’est pas suffisante pour des structures de très haut-niveau. Celles-ci pourraient la combiner à l’analyse de l’histoire traumatologique, la mise en place de protocole de tests de préparation physique complétés par un protocole de tests de kinésithérapie complémentaires. Ainsi, il ne s’agirait plus que de déduire mais aussi d’en augmenter la fiabilité. Enfin, il convient de replacer tout ceci dans un contexte global et de se rappeler que la première prophylaxie réside dans la planification et la maîtrise de la charge d’entraînement.
Bon entraînement intelligent à tous !
Maxime Michel
DESJEPS Badminton
Préparateur physique
Philippe Michel
Professeur Agrégé EPS
Bjr laurent
Que faire en cas de maladie de sever pour un jeune de 11 ans,
Le protocole de prévention. Etc….
J’ai besoin De conseil