A quel type d’entraineur ai-je affaire ?
Quoi que l’on dise, l’entraineur y est pour beaucoup dans l’épanouissement et la performance des athlètes.
En tant qu’athlète, j’ai eu affaire à de nombreux entraineurs différents aussi bien concernant leur vision du badminton que leur posture. Cela n’étant pas une mauvaise chose en soi car avec un peu de recul, j’ai pu comprendre vers quel « type » d’entraineur je voulais me diriger.
Lors de ma carrière, j’ai eu affaire à quelques entraîneurs que l’on pourrait caractériser de « persécuteurs » (voir ci-dessous). Malheureusement, cela ne m’a pas forcément réussi ! Ma vision et mon caractère n’étant pas en adéquation avec cette pédagogie, j’ai perdu confiance et j’ai commencé à accepter à me persuadé que je n’étais pas fait pour devenir un « champion ».
Je fais le choix fort de vous parler de cette expérience car ma vision de l’entraînement est à l’extrême opposée de celle-ci. Malgré tout, il est important de souligner que pour certains athlètes cela fonctionne. Cependant, j’aime à penser que la relation « entraineur / joueur » peut être plus proactive.
Nous devons apprendre et tirer des leçons de chaque expérience ; Ce que j’ai fait pour ma part et je remercie tous les entraîneurs qui ont croisé mon chemin à un moment car ils ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui…
Voici les différents « types » d’entraineurs que nous pouvons retrouver le plus sur la planète badminton et plus généralement dans le monde du sport.
1. L’entraîneur « persécuteur »
Sa méthodologie est de pousser l’athlète dans ses retranchements en espérant un sursaut d’orgueil. Bien souvent l’athlète est mis dans une « position de victime ». Il n’est pas libre de développer sa propre vision du badminton et donc met fin à toute créativité, pourtant si importante pour notre discipline.
C’est malgré tout l’un des « types » d’entraineur que l’on retrouve le plus lorsque l’on touche le haut niveau. L’athlète, dans la majeure partie des cas, en est respectueux car dans la représentation du haut niveau, l’entraineur sait et le joueur écoute.
Le mot persécuteur peut sembler dur à entendre mais l’athlète le ressent comme cela.
Il faut néanmoins admettre qu’il y a des résultats avec cette méthode. La seule question qu’il faut se poser est : à quel prix ?
2. L’entraîneur « sauveur »
Sa méthodologie consiste dans bien des cas à être contre le système, contre cette méthode et contre l’abus de pouvoir en pointant du doigt les instances. Il est souvent à l’écoute (trop à l’écoute) de chaque athlète trouvant des excuses à chaque situation ou prétextant que c’est la faute des autres… Du coup, il déresponsabilise petit à petit les joueurs et les enferme dans un cercle vicieux.
3. L’entraîneur « non-passionné »
Sa méthodologie consiste à en faire le moins possible.
Comme dans tous les domaines de la vie, une majorité n’est pas passionnée par leur travail et malheureusement le métier d’entraineur ne fait pas exception. C’est dommage quant on sait que l’essence même de ce métier est de transmettre sa propre passion.
4. L’entraîneur « joueur »
L’entraîneur joueur est complexe. Beaucoup se contentent soit de reproduire le schéma qui a fonctionné pour eux, soit à l’inverse, de produire un schéma à l’extrême opposé car justement cela n’a pas été pertinent pour eux.
La réalité ne peut pas être aussi binaire car il faut savoir composer avec les différences de chaque athlète ; Que se soit pour un accès vers le haut niveau ou juste pour une pratique « plaisir » en loisir.
5. L’entraîneur « proactif »
L’entraîneur proactif cherche constamment de nouvelles méthodologies d’entraînement. Il se remet en question et se forme dans tous les aspects de la performance. Il pense qu’il n’existe pas de science exacte en matière d’entraînement. Il est en perpétuelle évolution.
Son objectif est de développer ses compétences pour les mettre au service de l’athlète.
Chaque entraîneur à sa propre vision du métier et la mienne évolue chaque jour.
Ne nous trompons pas, l’entraineur doit-être au service de l’athlète et non l’inverse. C’est pour cela que je pense que nous devons être d’autant plus proactif.
Enfin, je pense qu’avant tout, notre rôle d’entraîneur est d’apporter de la confiance et de l’estime de soi à l’athlète et ce, peu importe les ambitions de performance ou non.
Si vous êtes ouvert d’esprit sur une vision plus humaine de l’entrainement orientée vers l’estime de soi, je vous conseille cet ouvrage : Franck Bellard (ancien Judoka de Haut niveau et élu meilleur entraineur français de judo en 2016.)
Il vous fera grandir sans aucun doute.
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Hello Laurent,
une fois de plus, bravo pour cette analyse et cet article qui pointe du doigt l’engagement et les méthodes d’enseignement d’un entraineur.
Pour ma part, j’ai toujours eu à l’esprit et le souhait que mon entrainé partage cette passion et vienne aux cours avec envie.
Il faut pour cela et tu l’as compris être perpétuellement soi même en apprentissage.
Les méthodes d’entrainements d’autres pays, les autres sports peuvent êtres aussi une source d’inspiration.
Je suis heureux qu’un joueur comme toi soit devenu l’entraineur que tu es !
Quentin FAYE que j’entrainais à l’époque me disait que tu étais « un mec bien »…il avait raison !
Je le constate dans tes écrits
Sportivement
Christophe Jallamion
J’ai lu le livre de Franck Benard.. Cela a été une sorte de révélation de lire ses réflexions sur l’entraînement.. Il y a beaucoup de chose à découvrir dans ce livre, je le conseille vraiment cela peut aider pour le coaching des joueurs..