Donner du sens à sa pratique
Beaucoup de personnes estiment que la progression n’est envisageable qu’avec un volume d’entraînement …
Si au lieu de passer des heures à suer sur le terrain, il y en avait certaines qui comptaient plus que d’autres ?
Par exemple celles où votre corps et votre esprit sont totalement imprégnés par votre activité préférée. Vous y avez déjà pensé ?
Quand j’observe nos pratiquants en club, je me rends compte que leur progression est inégale.
La pratique “jeu libre” est très largement répandue dans nos associations. Certains de nos meilleurs joueurs en sont même férus, les privilégiant à des séances encadrées par des entraîneurs diplômés.
Pourquoi ces derniers semblent-ils progresser davantage que des joueurs « s’entrainant » régulièrement ?
La plupart des joueurs sont dans l’attente de ce fameux conseil de leur coach qui leur permettront de franchir un palier dans leur jeu.
Chacun d’entre nous à un moment, a besoin de se sentir considéré pour se surpasser. Avoir à ses côtés un entraîneur qui le regarde, lui parle, le comprend. Une personne passionnée et investie qui aura le recul suffisant pour proposer des feedback et déceler en nous, ce que nous n’aurions pas réussi à percevoir.
Nous en rêvons tous !
Notre sport fonctionne majoritairement sur des séances collectives avec des joueurs d’un niveau différents et des attentes et objectifs différents et pour la plupart d’entre-nous, trop peu de terrains pour une pratique optimale. Cerise sur le gateau un seul coach pour aider les joueurs à performer. Avec un public ayant des multitudes de niveaux, d’attentes et surtout d’objectifs différents.
Sous l’effet de groupe, beaucoup de gens se laissent guider par la succession des situations pédagogiques et trop peu cherchent à créer du lien avec leur style de pratique et les matchs auxquels ils prennent part.
Devenez votre propre coach…
Et cherchez à élaborer une méthode pour progresser efficacement et durablement.
Vous devez impérativement vous poser certaines questions :
-
Que voulez-vous vraiment ?
Gagner ! Mais quand ? Aujourd’hui, Demain, Plus tard…
Jouer ! Mais comment ? Mieux, Bien, Beau, Seul, à plusieurs…
Transpirer ? Plus, Moins, Toujours, Jamais…
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Quelles situations mettre en place ?
Musculation, Parcours, Course, Shadow, Routines, Poste fixe, Multi-volants, 2 contre 1, Jeu à thème, Matchs, Vidéos…
Rassurez-vous, il est possible de tirer profit de toutes les situations que vous allez entreprendre. La seule priorité, est de rester en relation avec le secteur que vous souhaitez améliorer.
Jongler avec des situations simples, que vous pourrez répéter fréquemment et des situations plus inconfortables, vous obligeant à sortir de votre zone de confort et ainsi maintenir un niveau d’implication accrue malgré la frustration et les échecs.
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Comment faire ?
Nous focalisons notre esprit sur les situations à mettre en place pour nous amener à modifier, un geste, un enchaînement, une posture, une attitude… Mais on s’aperçoit souvent avec frustration, que notre capacité à transférer nos nouvelles habiletés entrevues lors d’entraînement n’est pas toujours synonyme de réussite dans la durée.
Et si à la place, vous focalisiez vos ressentis et votre attention sur le sens que vous voulez donner à vos actions.
Pourquoi ai-je fait cela ? A quoi cela sert-il?
Optimiser vos matchs d’entraînement
Tous les “exercices” plus ou moins contextualisés ne sont que des versions allégées de la situation que nous voulons tous gagner : le match .
Mon premier conseil pratique que vous devez par-dessus tout mettre en place est le sens du DUEL. Le badminton est un sport d’opposition ! De ce fait, vous devez toujours vous mettre dans un état d’esprit de duel… que ce soit à l’entrainement ou en compétition. Ainsi la question qui doit vous obstiner est : Comment utiliser mes qualités pour mettre en difficultés mon/mes adversaire(s).
Garder cela en tête vous rapprochera de l’essentiel, c’est-à-dire remporter chaque point mis en jeu.
L’essentiel est d’être dans une pratique délibérée ! La volonté est bien souvent perçue comme de l’abnégation et la combativité ne suffit pas ! Œuvrez plutôt à être volontaire et engagez-vous physiquement et mentalement.
Auto-évaluez vous, soyez force de propositions et mettez-vous en mouvement pour être au cœur de l’action ! Enfin, le dernier temps, sera la remise en question afin de repartir de l’avant.
Prenons un exemple pour illustrer l’idée que si la technique et la tactique sont indissociables l’une de l’autre, vos intentions en situation de match sont à mettre sur le sens du jeu.
Au badminton, on insiste régulièrement sur la notion de geste court.
Si vous êtes centré sur le « comment faire ».
Vous observerez les fondamentaux techniques du badminton :
- L’armé se caractérisant par un coude libre et dégagé du corps dès votre mise en action pour aller au volant.
- Une prise de raquette adaptée en fonction de votre placement sur le terrain.
- Une fluidité dans l’utilisation de l’ensemble du bras dominant activant successivement l’épaule, le bras, le coude, l’avant-bras, le poignet et finissant par un relâché-serré des doigts sur le grip.
- Un timing liant le déplacement et la frappe.
- Une gestion de l’équilibre dans du déséquilibre via une fente ou un saut.
Toutes ses images sont des outils pour créer de la vitesse avec un minimum d’amplitude.
L’approche technique peut être intéressante pour certains joueurs ayant une démarche de developpement de frappes multiples. Elle a le mérite de détailler un enchaînement d’actions permettant au joueur de visualiser ce qu’il doit produire. Et surtout, si le joueur est en réussite cela lui permettra de créer une incertitude différente chez l’adversaire.
Si vous êtes centré sur « l’utilité du geste court », et pourquoi vous devez le mettre en place ?
Vous identifierez que le badminton est un sport où :
– la prise d’information est capitale pour avoir un temps d’avance. (Moins il y aura de gestes plus l’adversaire aura du mal à anticiper vos trajectoires).
– La gestion du retard et la capacité à contrôler les trajectoires dans des situations d’équilibre extrême s’effectue plus difficilement avec des mouvements amples qui prennent davantage de temps pour être effectués.
– Les enchaînements de frappes dans la vitesse sont facilités car notre organisation se fait plus rapidement, ainsi le coût énergétique s’en voit réduit.
– Enfin les caractéristiques du matériel que nous utilisons (volant et raquette) nous permettent de développer suffisamment de puissance avec des gestes courts.
C’est en réfléchissant aux caractéristiques de notre activité et à ses logiques de zones, de trajectoires, et de rythmes que vous serez à même de faire les choix les plus judicieux. Avec comme objectif durable, une compréhension du jeu plus aiguisée afin de savoir sur chaque volant frappé ce que vous souhaitez produire chez l’adversaire.
A vous de jouer, et surtout amusez-vous.
A bientôt
Valentin Garié
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Euh…. s’agit il de conseils de Laurent ou de … Valentin Garié?! ….
Comme indiqué, l’article est signé par Valentin et non par moi même. c’est donc les conseils de Valentin que je valide.