La raideur comme facteur de performance en badminton ?
La souplesse, tout le monde en est conscient, est un déterminant de la performance en badminton. Bien que, lorsque j’aborderai ce sujet dans un article futur, vous verrez que nous n’abordons pas forcément la souplesse de la même manière.
Mais qu’en est-il de la raideur ?
Vous me diriez sûrement : « si le joueur de badminton doit être souple, pourquoi devrait il être raide… », et vous auriez raison car j’ai été imprécis. La raideur dont je vais vanter les mérites n’est pas la raideur musculaire qui fait opposition à la souplesse. Cette raideur fait référence à la capacité d’étirement de nos structures myofibrillaires.
La raideur à laquelle je fais référence est la raideur biomécanique, c’est-à-dire la capacité à résister à la déformation. Cette raideur est l’inverse de la compliance. Lorsque l’on aborde la raideur dans ce sens, être capable de résister à la déformation, l’intérêt pour le badminton devient déjà plus évident. La raideur est bien une qualité que le joueur de badminton doit posséder. Le travail de la raideur peut apparaître comme quelque chose de saugrenue. Il n’en s’agit pas moins d’une nécessité lorsque l’on a compris que l’un des déterminants de la performance en badminton est la performance pliométrique… Un couple muscle-tendon ayant une certaine raideur restituera l’énergie emmagasinée dans un délai moindre et avec moins de dissipation que s’il avait une compliance importante.
Le mode isométrique peut permettre d’augmenter la raideur musculaire et présente l’intérêt de ne pas entraîner de frictions articulaires et donc moins de risque de blessure.
Le mode excentrique peut lui aussi permettre d’augmenter la raideur musculaire active et donc d’améliorer l’effet stockage-restitution. De plus, il prédispose la réponse concentrique par facilitation de la boucle myotatique. En d’autres termes, il permet de diminuer le temps de couplage d’un geste pliométrique.
De même, le mode pliométrique augmente la raideur active, diminue la compliance et augmente le rendement.
Nous voyons donc que la raideur biomécanique est entraînable et à entrainer ! Elle est même un pré-requis au travail pliométrique et donc à une pratique de badminton intensive. Ce qui nous ramène inévitablement à des problématiques de planification qui sont dans ce cas étalonnées sur le long terme. En effet, préparer les structures musculo-tendineuses de nos jeunes talents sera un gage de performance pliométrique et surtout de préservation de ces structures sur le long terme. Alors enraidissez vous, mais sans être moins souple.
Bon entraînement intelligent à tous !
Maxime Michel
DESJEPS Badminton
Préparateur physique
Philippe Michel
Professeur Agrégé EPS
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